En fait, je crois que je vais finir par avoir très peur ; très rapidement.
Il faut se mettre à ma place : celle d’un promeneur paisible du web… Ce dernier, inconscient, traverse les pages, visite le vaste monde de la toile, tombe parfois dans quelque embuscade tendue par des services de censure où de contrôle, rêvasse. Mais rien, RIEN ne pouvait le préparer à ce qui l’attendait sur bloodhd.wowjdr.com.
Là bas, un vent sec effleure une terre aride ; il y a bien longtemps que toute forme de vie a déserté les lieux. C’est une terre de nuit et de cauchemar. Au lieu d’arbres il ne reste plus que quelques branches mortes ; et dans le silence que seul entrecoupe le cruel suintement du vent, ces branches semblent suspendues, tels des équilibristes immortels au visage contorsionné dans un rictus d’agonie. La lumière est faible quoique persistante et elle glace le sang. De loin en loin, on aperçoit de lourdes statues de granit gris ; ces monuments sont entourés d’une brume luminescente.
Les statues ont un visage, un contour et semblent animées d’un souffle lointain ; la brume à leur pied laisse parfois échapper comme des mots. Mais rien ne bouge, plus rien.
Le lieu semble s’être figé dans une attitude passée puis, le temps et le vent, l’abandon et la mélancolie auraient usé l’image jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien que la terre, la poussière, une brise macabre, un soleil noir et des souvenirs : quelques fantômes hagards.
Le voyageur court, cri, devient dément et, à force de tourner, se perd. Isolé sur cette terre, il se résigne. Dans son sac il y a une pelle ; il creuse et creuse jusqu’à ce que jaillisse un mince filet d’eau, source d’espoir (il a presque lu la totalité des posts). Dans une petite musette, il dispose de quelques graines ; il les plante (c’est un passage de prose ridicule). Il a quelques provisions, quelques outils ; des branches immobiles, il fabrique une sorte de hutte.
Et d’une poche secrète,
Il sort une plume ;
Puis chatouille du bout
Les gardiens de pierre
Enfin, il attend